La quantification de la charge d’entrainement dans tous les sports prend en compte un volume d’entrainement et une intensité. Différents méthodes de calculs de charge peuvent être utilisées suivant les sports. En sport d’endurance, Foster, TRIMP et Coggan sont des modèles qui peuvent être appliqué. En sport individuel, Foster sera privilégié tandis qu’en sport collectif Foster ou TRIMP viendront compléter la charge externe quantifiée à partir de GPS portés par les athlètes. 



D’après Méndez et al. (2022) les objectifs de quantification de la charge d’entrainement en tant qu’entraineur sont :

- prévenir le risque de blessures,

- établir un planning d’entrainement,

- avoir des feedbacks de la part des athlètes.


Mais les entraineurs rencontrent parfois des barrières pour quantifier cette charge d’entrainement comme :

- la contrainte de temps,

- le manque de connaissances,

- le manque de technologie.


C’est quoi la charge d’entrainement pour les sports d’endurance ?

Rappel sur la charge interne et externe

La charge d’entrainement est une variable qui est manipulée par l’entraineur/le staff en vue d’obtenir chez l’athlète des adaptations au stimulus d’entrainement. Ils existent plusieurs modèles de calcul pour quantifier la charge d’entrainement. Pour en savoir plus, suivez l’article : Intégrer la charge d'entrainement pour mieux s'entrainer

Suivant les indicateurs regardés, la charge d’entrainement peut être décrite de manière externe ou interne.

Vous pouvez mesurer la charge externe avec la vitesse d’execution, le poids soulevé, la distance parcourue, le nombre d’accélérations,…

La charge interne regroupe toutes les réponses psychophysiologiques dues à l’entrainement (fréquence cardiaque, taux de lactate, RPE perception de l'effort,…). Elle est influencée par différents facteurs décrits dans la figure ci dessous (santé, profil physique, psychologique…).


Cadre théorique du process d’entrainement issu des recherches en sciences du sport de Impellizzeri et al. (2019)


Monitorer la fréquence cardiaque avec polar, coros ou garmin

Une des méthodes courante pour quantifier la charge interne est de monitorer la fréquence cardiaque, qui plus est dans les sports d’endurance.

En course à pied par exemple, vous pouvez demander à votre athlète de s’équiper d’un cardiofréquencemètre pour récupérer les données de fréquences cardiaques sur les séances et les analyser.

Grâce à la fréquence cardiaque et à la durée de l’entrainement vous pouvez calculer une charge d’entrainement. La fréquence cardiaque vous permettra de quantifier l’intensité de la séance d’entrainement.


Quantification de la charge en sport d’endurance comme le triathlon

Pour les athlètes d’endurance, tous les entrainements sont importants. Par “tous”, on entend les entrainements d’intensité faible à modéré et les entrainements à intensité élevée.

Les méthodes de quantification de la charge d’entrainement doivent prendre en compte ces différentes intensités. De plus, il faut les prendre en compte à chaque étape de quantification, notamment au niveau de :

  • la charge planifiée de la saison
  • la charge d’une journée (d’une ou plusieurs séance d’entrainement)
  • la charge réelle (charge d’une ou plusieurs séance d’entrainement effectuée)

Dans les sports d’endurance, les modèles les plus utilisés pour quantifier la charge d’entrainement et évaluer la fatigue sont :

  • La méthode de Foster (RPE), des indicateurs comme la monotonie ou le fitness peuvent être regardés.
  • La méthode de Bannister (TRIMP)
  • Les échelles de récupération et courbatures (comme l’indice Hooper)
  • Le POMS (Profile of Mood States)

En cyclisme, la méthode de Coggan est largement utilisé. Celui-ci se base sur la puissance.

Pour en savoir plus, sur ces modèles, suivez l’article “comment calculer la charge d’entrainement ?

3 indicateurs sont importants à suivre dans les sports d’endurance pour votre athlète :

  • Le volume par semaine en kilomètres ou en minutes
  • La part d’intensité par semaine
  • La charge d’entrainement par semaine avec des indicateurs comme le ratio de charge d’entrainement aigüe et charge d'entraînement chronique (RCA) ou le training stress balance (TSB).

Sur les graphiques ci dessous, la triathlète a été suivi au niveau des 3 sports, à savoir la natation, le vélo et la course à pied.

Le volume de natation a été relevé en km alors que les volumes de vélo et course à pied ont été relevés en heures.

C’est à vous de choisir.


Volume d’entrainement par semaine d’une triathlète olympique (issu de l’étude de Mujika, 2014)


La charge d’entrainement de la semaine a pu être calculée en additionnant les charges de chaque séance d’entrainement. Cette charge est donnée en unité arbitraire (u.a.).


Charge d’entrainement par semaine d’une triathlète olympique (issu de l’étude de Mujika, 2014) avec les compétitions représentées par les rectangles (allant de blanc : compétition peu importante à noir : compétition très importante). Le chiffre représente son classement.


Dans les sports d’endurance, le plus gros volume d’entrainement est fait à basse intensité. On peut parler d’entrainement polarisé ou pyramidal.


Part d’intensité par semaine d’une triathlète olympique (issu de l’étude de Mujika, 2014). Noir = basse intensité (inférieure au SL1), Blanc = intensité moyenne, Gris = intensité élevée (supérieure au SL2)


Comment avoir tous ces indicateurs sans que ça ne prenne trop de temps ?

Sur Sportifeo, dès que votre athlète a finit sa séance d’entrainement, il la valide en renseignant la durée réelle, l’intensité réelle (RPE), son humeur d’après séance. Il peut aussi mettre ses données de montre (Polar, Garmin). Vous retrouvez ces indicateurs (volume d’entrainement, intensité, charge,…) directement dans l’onglet performance de Sportifeo avec tous les calculs qui sont déjà fait.


Comment calculer la charge d’entrainement en sport collectif et avoir un rapport PDF ?

Qui calcule la charge d’entrainement et comment dans un club de sport ?

Une des problématiques des sports collectifs est qu’il n’y a pas 5 ou 6 athlètes à gérer mais une quinzaine voire une vingtaine suivant les sports par équipe. Récupérer les données pour faire les calcul de charge d’entrainement, charge aigüe, charge d’entrainement chronique, le Foster, la monotonie… peut devenir vite fastidieux même si vous utilisez peut-être excel pour certains calculs.

Alors qui s’occupe de ça ? Qui dans le staff est responsable des données d’entrainement ? Et comment récupère-t-il la donnée ? D’où vient-elle ?

Dans l’étude de Yeomans et al. (2018), des clubs de rugby ont répondu à ces questions.

Dans 38% des clubs qui quantifient la charge d’entrainement, c’est le préparateur physique qui est responsable des données, dans 12% des clubs c’est l’entraineur et dans les autres clubs personne n’est vraiment désigné.

Aujourd’hui le data scientist fait son apparition dans les clubs et notamment dans les clubs de haut niveau pour traiter cette donnée.

Pour quantifier la charge d’entrainement, 13% utilisent la RPE, 6% utilisent les GPS et 6% utilisent une application de suivi d’entrainement.

Dans votre club, vous aimeriez mettre place le suivi de la charge, le suivi de l’état de forme,… pour diminuer le risque de blessures et augmenter la capacité de performance des joueurs et joueuses, mais comment s’y prendre ?


Quantifier la charge d’entrainement dans un club de sport collectif

A vous de choisir, la méthode que vous voulez utiliser suivant les moyens que vous avez.

Dans l’étude de Akenhead et Nassis (2016), les 82 équipes de football de haut niveau utilisaient les GPS et les capteurs de fréquence cardiaque.

Les GPS servaient à mesurer la charge externe et les capteurs de fréquence cardiaque servaient à mesurer la charge interne.



28 clubs utilisaient en plus la RPE et appliquaient le modèle de Foster.


Au delà du matériel que vous avez à disposition pour quantifier la charge d’entrainement, il vous faut des connaissances pour comprendre la relation entre la charge et la performance pour pouvoir proposer le bon entrainement au bon moment. Alors, vous éviterez un entrainement inadapté qui engendrerait un stress inadéquat et potentiellement une blessure.

Comme pour les sports d’endurance, une planification doit être réalisée pour anticiper la variation de la charge en intégrant tous les matchs et compétitions de l’année.

La charge doit être ensuite planifiée pour chaque séance d’entrainement et la charge réelle doit être calculée à partir des retours (RPE, FC, distance parcourue…) des joueurs et comparée à ce qui était prévu initialement.

Souvent dans les sports collectifs, il y a une préparation de pré-saison et la saison composée de beaucoup de matchs.

En pré-saison, la manipulation de la charge est assez simple. Lorsque des matchs s’ajoutent, la manipulation de la charge devient plus complexe. Il faut alors prévoir une période de récupération post match, continuer à développer ou maintenir les qualités physiques tout en voulant les joueurs frais pour le match.


Attention : En tant qu’entraineur, planifiez bien vos séances en termes de pourcentage de fréquence cardiaque, de PMA, de VO2max pour individualiser l’entrainement.

Courir à 80% de VMA ne donnera pas la même vitesse pour 2 joueurs et pourtant ils seront bien à la même intensité.


Comment calculer la charge d’entrainement en sport individuel ?

Calculer la charge d’entrainement en golf, en gym, en saut en longueur

Que ce soit dans le golf (Williams et al., 2018) ou dans la gymnastique (Dumortier et al., 2018) l’utilisation du RPE et donc du modèle de Foster est bien utilisé.

Finalement ce modèle permet d’harmoniser la charge d’entrainement de la spécialité avec la charge d’entrainement de la préparation hors spécialité (comme des entrainements de course à pied ou de renforcement).

En saut en longueur, la charge peut être quantifiée à l’aide du modèle de Foster, mais dans l’étude de Francesch et al. (2020) la charge externe a été quantifiée par les volumes d’entrainement : temps d’entrainement, distance cumulée de sprints (m), nombre de sauts, poids total soulevé (kg).

À l’approche de la période de compétitions la charge d’entrainement diminuait par une diminution des volumes d’entrainements, de sprints, et de sauts. Parallèlement à ceci, l’état de forme a été suivi et celui-ci avait augmenté pendant la phase de compétition.


Calculer la charge d’entrainement dans les sports de combat

Dans les sports de combat la méthode RPE peut être utilisée pour quantifier la charge d’entrainement en prenant aussi en compte les compétitions mais aussi le TRIMP d’Edwards ou le TRIMP de Bannister (Slimani et al., 2017).

La RPE a montré des correlations positives avec la fréquence cardiaque et la concentration en lactates.

Si le sportif a indiqué une note de 8/10 à son entrainement, sa fréquence cardiaque devait être élevée.

Le niveau de la compétition, les modalités d’entrainements (compétition simulée, entrainement technico tactique), l’intensité demandée, le type de sport sont des facteurs pouvant influencer la perception de l’effort (RPE).

La RPE est un outil simple et peu couteux qui vous permet de suivre la charge d’entrainement au même titre qu’avec la fréquence cardiaque ou encore le taux de lactates.



Résumé sur la quantification de la charge selon les sports


En sport d’endurance, les modèles de Foster, TRIMP et Coggan peuvent être utilisés. Mais en plus, vous devrez suivre attentivement la distance parcourue ou la durée de la session particulièrement en course à pied pour éviter un stress mécanique trop important qui engendrerait un risque de blessures important. La natation et le cyclisme restent des sports à poids portés.

En sport collectif, vous pouvez voir des équipes qui utilisent des GPS pour les données d’accélérations, de décélérations, d’allures de course, de distances parcourues mais souvent les GPS sont couplés à un autre modèle évaluant la charge interne (soit avec le TRIMP ou avec Foster). L’utilisation d’une application de sport peut être bénéfique pour gagner du temps dans la récupération des données et le traitement de celle ci (automatisation des calculs de ratio de charge, de monotonie,…) afin de faire des bilans.

En sport individuel, le modèle de Foster est le modèle le plus courant. Il est peu couteux et permet d’avoir une harmonie entre la spécialité sportive et la préparation générale.



RÉFÉRENCES

Akenhead, R., & Nassis, G. P. (2016). Training Load and Player Monitoring in High-Level Football : Current Practice and Perceptions. International Journal of Sports Physiology and Performance, 11(5), 587‑593.

Dumortier, J., Mariman, A., Boone, J., Delesie, L., Tobback, E., Vogelaers, D., & Bourgois, J. (2018). Sleep, training load and performance in elite female gymnasts. European Journal of Sport Science, 18(2), 151‑161.

Francesch, A., Conte, D., Airale, M., & Sampaio, J. (2020). Training Load, Neuromuscular Readiness, and Perceptual Fatigue Profile in Youth Elite Long-Jump Athletes. International Journal of Sports Physiology and Performance, 15, 1034‑1038.

Impellizzeri, F. M., Marcora, S. M., & Coutts, A. J. (2019). Internal and External Training Load : 15 Years On. International Journal of Sports Physiology and Performance, 14(2), 270‑273.

Mujika, I. (2017). Quantification of Training and Competition Loads in Endurance Sports : Methods and Applications. International Journal of Sports Physiology and Performance, 12(s2), S2-17.

Mujika, I. (2014). Olympic Preparation of a World-Class Female Triathlete. International Journal of Sports Physiology and Performance, 9(4), 727‑731.

Méndez, D., Policastro, P., & De Oliveira Silva, D. (2022). Injury Surveillance and Training Load Methods Used by HealthProfessionals in Tennis : An Online Multinational Survey. Journal of Sport Rehabilitation, 32(3), 235‑241.

Slimani, M., Davis, P. J., Franchini, E., & Moalla, W. (2017). Rating of Perceived Exertion for Quantification of Training and Combat Loads During Combat Sport-Specific Activities : A Short Review. Journal of Strength and Conditioning Research, 31(10), 2889‑2902.

Williams, S. M., Gastin, P. B., Saw, A. E., & Robertson, S. (2018). Development of a golf-specific load monitoring tool : Content validity and feasibility. European Journal of Sport Science.

Yeomans, C., Comyns, T. M., Cahalan, R., Warrington, G. D., Harrison, A. J., Hayes, K. J., Lyons, M., Campbell, M., & Kenny, I. C. (2018). Current injury monitoring and player education practices in Irish amateur rugby union. Physical Therapy in Sport, 33, 27‑32.

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