Mesurer l’état de forme de ses sportifs avec différentes méthodes

Reconnaître chaque indice pour déceler la fatigue chez le sportif est important pour l’entraineur pour limiter le risque de blessures. Le hooper, le wellness ou encore le rest-q sont des tests faciles à mettre en place qui permettent de renseigner l’état de forme de l’athlète de manière subjective. En complément, vous pouvez évaluer le niveau de fatigue de manière plus objective avec des tests physiques comme le CMJ ou encore la mesure de la VFC.


L’état de forme et la fatigue du sportif


La fatigue peut être influencée par des facteurs physiologiques et psychologiques. Elle peut donc être évaluée de manière subjective à l’aide de questionnaires par exemple mais aussi de manière objective à l’aide de tests physiques.

Lorsque vous évaluez cet état de fatigue ou cet état de forme vous pouvez utiliser ces 2 moyens pour avoir une vue d’ensemble sur l’état de forme du sportif qu’il soit physiologique ou psychologique. Ces 2 moyens sont complémentaires et non similaires (Lourenço et al., 2023).

Vous pouvez suivre l'état de forme de votre sportif d'un point de vue subjectif et objectif directement sur Sportifeo, à vous de choisir vos indicateurs.



Comment évaluer son niveau d’état de forme subjectif ?

Le test hooper

Le test hooper est composé de 4 items (Hooper et al., 1995). L’athlète doit se positionner sur une échelle de 1 à 7 sur ces différents items qui sont :

  • la qualité du sommeil,
  • le niveau de fatigue,
  • le niveau de courbatures,
  • le niveau de stress

L’athlète doit remplir ces items de manière quotidienne pour que vous puissiez suivre tous les jours son état de forme.

De ces réponses, vous pouvez calculer l’état de forme (indice Hooper) en additionnant les 4 scores de chaque item.

Plus le score est bas, plus l’athlète est en forme, plus le score est haut plus l’athlète est fatigué.


Le questionnaire Wellness

Le questionnaire wellness évalue l’état de forme, de bien être de l’athlète à l’aide de 6 items (McGahan et al., 2019) :

  • l’humeur,
  • la qualité du sommeil,
  • le niveau d’énergie,
  • les douleurs musculaires,
  • le niveau de stress,
  • la qualité d’alimentation de la veille

L’athlète se positionne sur une échelle de 1 (”mauvais”) à 5 (”très bien”) sur chaque item et ceci de manière quotidienne.


Comment évaluer la fatigue avec le RESTQ ?

Le RESTQ (Recovery-Stress Questionnaire) est un questionnaire qui évalue l’impact de l’entrainement d’un point de vue physique et mental (Kellemann & Kallus, 2001).

L’athlète se positionne sur une échelle de 0 (jamais) à 6 (toujours) sur les 76 items.

Vous l’aurez compris le RESTQ est un questionnaire long mais certains auteurs ont travaillé pour rendre ce questionnaire plus court. C’est pourquoi, vous trouverez aujourd’hui différentes versions du RESTQ plus courtes.

Le RESTQ-Sport évalue le stress général, la récupération générale et le stress spécifique.


Le lien entre les questionnaires et la charge d’entrainement

La charge d’entrainement et l’état de forme

Le modèle de charge d’entrainement le plus utilisé est celui de Foster. Ce modèle simple permet de calculer rapidement la charge d’entrainement endurée par l’athlète grâce au volume d’entrainement et à l’intensité ressentie (RPE).

Vous vous en doutez, plus la charge d’un entrainement est élevée, plus l’athlète sera fatigué à la sortie de celui-ci.

En ce sens, pour l’entrainement suivant, l’athlète a-t-il récupéré ? Mais on peut aussi se poser la question sur une période ou un bloc d’entrainement : “si je fais ce bloc d’entrainement, quel impact aura-t-il sur l’état de forme de l’athlète à la fin du bloc ? est-ce que celui-ci a bien récupéré au fur et à mesure ?”

Vous l’aurez compris, suivre l’état de forme des athlètes avec des indicateurs subjectifs permet de prévenir le surentrainement, en voici quelques exemples.


Charge d’entrainement et RESTQ

Dans l’étude de Marilleau et al. (2019), 72 nageurs qui s’entrainaient en moyenne 18h par semaine ont été suivis durant 6 semaines sur leur charge d’entrainement et leur état de forme à différentes périodes.



Figure : Design de l’étude de Marilleau et al. (2019). Note. CE : charge entrainement


Le RESTQ-36-Sport a été fait passer à 3 moments :

  • Avant la période de charge (CE élevée)
  • Après la période de charge
  • Après la période d’affutage (CE réduite)

Sur la première période, il n’y a pas eu de lien significatif entre la charge d’entrainement et la récupération. En revanche, plus la charge était élevée, plus les dimensions liées au stress augmentaient.

Durant la période de charge, les dimensions Récupération totale et Récupération spécifique du RESTQ ont montré une association négative avec la charge d’entrainement.

Plus la charge d’entrainement était élevée, plus ces dimensions étaient basses.

À l’inverse, le stress total, spécifique et général ont montré des corrélations positives avec la charge d’entrainement.

Plus la charge d’entrainement était élevée, plus le stress augmentait.

Ce fut aussi le cas durant la période d’affutage.


Monotonie, contrainte et fitness

Une question qu’il peut vous arrivez de poser à la fin de l’entrainement, c’est : “comment tu te sens ?”

Certains d’entre vous récoltent l’intensité ressentie sous la forme d’un questionnaire (ex : RPE, échelle de 1- pas d’effort à 10- effort maximal) et la durée réelle d’entrainement pour calculer la charge d’entrainement.

Une fois la charge d’entrainement calculée vous pouvez calculer différents indicateurs comme :

  • La monotonie
  • La contrainte
  • Le fitness

Ces indicateurs ont des seuils théoriques. Si ces seuils sont dépassés, l’athlète est dans un état de fatigue dans lequel il risque de se blesser.

Pour la monotonie, il y a apparition de la fatigue à partir de 2 et pour la contrainte la fatigue apparait à partir de 6000.

Plus l'indicateur de fitness est haut plus l’athlète est théoriquement en forme.


Quels sont les tests physiques pour connaitre l’état de forme ?

Le CMJ et la forme du sportif

Le contre mouvement jump (CMJ) peut être utilisé pour observer la fatigue neuromusculaire.

Dans l’étude de Lourenço et al. (2023), 32 footballeurs professionnels ont été suivis et le staff a utilisé des indicateurs pour connaître la charge d’entrainement et l’état de forme avec notamment le CMJ.

Le temps de vol et la hauteur du saut CMJ ont été des indicateurs pertinents pour connaître l’état de forme objectif des sportifs.

En effet, le CMJ était réalisé juste avant de commencer l’entrainement à J-2 avant le match et des corrélations négatives ont été trouvées avec la charge d’entrainement calculée à J-3.

Plus la RPE était élevée, plus la hauteur de saut était basse et le temps de vol était raccourci, donc des performances moins élevées.


La mesure de la VFC (HRV)

En étudiant la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC ou HRV en anglais, Heart Rate Variability), vous pouvez reconnaitre différents états de fatigue (Besson et al., 2020).

La VFC est la résultante des variations des intervalles entre chaque battement de coeur.

Lorsqu’on parle de fréquence cardiaque, vous pensez au cardiofréquencemètre.

Pour acquérir la VFC et les indicateurs associés (e.g. RMSSD, LF, HF), le sportif doit avoir une ceinture thoracique qui mesure la fréquence cardiaque et un récepteur, soit aujourd’hui ce qui est largement utilisé, le smartphone, avec une application capable de donner toutes ces valeurs.

Pour en savoir plus sur la VFC comme indice de fatigue pour le sportif, rendez-vous sur un prochain article.


RÉFÉRENCES

Besson, C., Saubade, M., Grémeaux, V., Millet, G. P., & Schmitt, L. (2020). Analyse de la variabilité de la fréquence cardiaque : méthodes, limites et exemples cliniques. Revue médicale suisse, 16(701), 1432‑1437.

Hooper, S. L., Mackinnon, L. T., Howard, A., Gordon, R. D., & Bachmann, A. W. (1995). Markers for monitoring overtraining and recovery. Medicine & ; Science in Sports & ; Exercise, 27(1), 106-112.

Kellmann, M., & Kallus, K. W. (2001). Recovery-stress questionnaire for athletes : User manual. Champaign, IL : Human Kinetics.

Lourenço, J., Gouveia, É. R., Sarmento, H., Ihle, A., Ribeiro, T., Henriques, R., Martins, F., França, C., Ferreira, R. M., Fernandes, L. M. P., Teques, P., & Duarte, D. (2023). Relationship between objective and subjective fatigue monitoring tests in professional soccer. International Journal of Environmental Research and Public Health, 20(2), 1539.

Marilleau, N., Vacher, P., Martinent, G., & Mourot, L. (2019). Monitoring Stress and Recovery states : Structural and external stages of the short version of the RESTQ sport in elite swimmers before championships. Journal of Sport and Health Science, 8(1), 77‑88.

McGahan, J., Lacey, S., Burns, C., Gabbett, T., & O’Neill, C. (2019). Variation in training load and markers of wellness across a season in an elite Gaelic football team. Journal of Australian Strength & Conditioning27(3), 6‑14.

Morgan, W. P., Brown, D., Raglin, J. S., O’Connor, P. J., & Ellickson, K. A. (1987). Psychological monitoring of overtraining and staleness. British Journal of Sports Medicine, 21(3), 107‑114.

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