Le télétravail a explosé, mais l'activité physique reste toujours de côté. La sédentarité prend le dessus, vous êtes plus ou moins motivé à faire du sport pour la santé. Au bureau, avez-vous un temps pour faire du sport ? S'étirer au travail, bouger a montré des bienfaits. L'ergonomie de son espace de travail agit aussi sur la santé. Travailler au bureau et se sentir bien, c'est possible. Découvrez l'impact du travail de bureau et de l'activité physique sur la santé et particulièrement la sédentarité.
Travail de bureau et impact sur la santé
Les personnes travaillant derrière un bureau toute la journée, sont assises généralement. Combiné a une activité physique faible, ces employés augmentent leur risque de maladies non-transmissibles et d'une mortalité prématurée.
Bien que certaines entreprises mettent des actions en place pour lutter contre cette sédentarité, c'est aussi à l'individu de prendre la décision de pratiquer une activité physique régulière. Finalement, la motivation, les croyances, les valeurs entrent en jeu et vont participer au comportement qu'adoptera l'individu.
Laisser des choix aux individus permet de les rendre plus autonomes et engagés dans des comportements avec des objectifs de santé.
L'étude de Landais et al. (2022) avait pour objectif de recueillir un aperçu des perspectives des employés de bureau, y compris leurs croyances et leurs valeurs sur l'activité physique et les comportements sédentaires.
Étude sur l'activité physique et la sédentarité
Seize participants (25-65 ans - 50% femmes) ont été recrutés pour participer à des entretiens semi-directifs. Lors de ces entretiens, les thèmes suivant étaient abordés :
- Votre profession et vos heures de travail
- Votre activité physique et sédentarité
- Vos croyances et barrières et vos forces dans votre environnement physique et social en relation à l'activité physique et la sédentarité
- Vos valeurs personnelles
6 thèmes identifiés sur l'activité physique et la sédentarité
Croyances sur la santé
Tous les participants ont mentionné les risques pour la santé de ne pas faire d'activité physique mais aussi les bénéfices de pratiquer une activité physique qu'ils soient physiques ou mentaux.
Pour les participants, rester trop assis est "mauvais" pour la santé.
Les valeurs de santé et autres
Pour pratiquer une activité physique, les participants mettaient en avant un besoin de santé, de plaisir ou encore un besoin social.
Mais chez les participants pour qui la santé était la raison principale pour pratiquer une activité physique, ils se voyaient en conflit avec d'autres valeurs comme des valeurs sociales (i.e. la famille, les amis) ou des valeurs de travail (i.e. l'ambition, les responsabilités, l'argent, les performances).
Les motivations pour s'engager dans une activité physique
La raison "pour être en bonne santé" est la raison la plus fréquente en définissant des objectifs à plus ou moins long termes (e.g. améliorer mon endurance, me sentir bien)
D'autres raisons sont évoquées comme :
- Prendre du plaisir
- Atteindre un objectif spécifique (e.g. 10000 pas par jour)
- Avoir l'air bien
- Prévenir d'effets négatifs (e.g. tomber malade, prendre du poids)
Attitudes d'inactivité physique et comportements sédentaires
Certains participants sont très favorables à l'activité physique en mettant en avant des valeurs personnelles qu'ils retrouvent dans une discipline et une expérience passée positive. D'autres ont des attitudes négatives envers certaines pratiques.
Concernant les comportements sédentaires certains ont exprimé une relation entre les douleurs perçues au niveau du cou et des épaules et une posture assise prolongée. L'alternance des positions debout/assis est perçue comme bénéfique tandis que d'autres la perçoivent comme fatigante.
Les facteurs internes et externes des barrières perçues
Un manque de motivation, d'énergie, ou encore des douleurs physiques sont des facteurs internes qui ne poussent pas à l'action.
Les facteurs externes peuvent être le mauvais temps, le manque de temps, le manque de relations sociales.
Les forces qui poussent à l'activité physique dans son environnement social et physique
Nous avons vu les choses qui ne poussent pas à l'activité physique mais heureusement certains facteurs nous poussent dans l'autre sens et les participants ont évoqué les facteurs ci-dessous :
- Les normes sociales positives (être debout au travail)
- Les activités sociales qui incluent de l'activité physique
- Les encouragements
- Un environnement qui contient de bonnes conditions climatiques
- Les trackers d'activités
- Un animal de compagnie
Conclusion
Cette étude nous a montré que les individus ont des motivations qui poussent à l'activité physique mais qu'ils sont aussi guidés par des facteurs internes et externes qui seront bénéfiques ou délétères à la pratique d'une activité physique.
Finalement, quelle est l'activité physique a adoptée au bureau pour ce grand besoin partagé : la santé ? En plus de l'activité physique, n'y aurait-il pas autre chose pour favoriser le bien être physique au bureau ?
L'activité physique et le bien être physique au bureau
Les douleurs musculo-squelettiques sont plus présentes qu'on ne le pense. Elles sont souvent associées au facteur de risques ergonomiques.
L'objectif de l'étude de Shariat et al. (2018) était d'évaluer les effets de 6 mois d'exercices physiques au bureau, d'une modification ergonomique ou les deux méthodes en même temps sur les douleurs perçues au niveau du cou, des épaules et du bas du dos.
Test de trois méthodes
85 hommes et 95 femmes âgés entre 20 et 50 ans, travaillant 8h par jour assis ont été repartis aléatoirement en 4 groupes pendant 6 mois après avoir recensé leurs douleurs.
Groupe exercices physiques (GEP)
Ce groupe devait faire une séquence de 13 exercices/étirements (10-15 minutes) 3 fois par semaine.
Groupe modification ergonomique (GME)
Ce groupe a bénéficier d'un aménagement personnalisé de son espace de travail. Celui-ci comprenait :
- la taille de la chaise
- la taille du bureau
- la posture assise
- la distance oeil-écran
Groupe combiné (GCM)
Le groupe combiné a bénéficié des exercices physiques et des modifications ergonomiques.
Groupe contrôle (GC)
Le groupe contrôle n'a pas eu de traitement particulier.
L'exercice physique et l'ergonomie, des remèdes aux maux
Entre 2 et 4 mois après le début des interventions, il n'y a pas eu de différences significatives entre les groupes.
Après 6 mois, les douleurs au cou, aux épaules et en bas du dos étaient significativement plus basses pour le GEP comparé au GC.
Les trois groupes GEP, GME et GCM ont vu leurs douleurs diminuées dès 2 mois d'intervention.
L'exercice physique et l'ergonomie de l'espace de travail ont favorisé le bien être physique au travail.
Conclusion
Bien que les individus ont conscience que "le sport, c'est bon pour la santé", parfois ils manquent de motivation pour passer à l'action. De plus, avec le télétravail qui grandit, les modes de vie changent et il faut s'adapter ("quand est-ce que je coupe ?" "je pourrais finir ce dossier si je continue encore un peu, je ferais ma séance de sport demain").
Pourtant, réaliser 10 à 15 minutes d'exercices/étirements au travail trois fois par semaine permet de diminuer les douleurs que peuvent ressentir les personnes travaillant beaucoup derrière un bureau au niveau du cou, des épaules et du bas du dos.
De plus, si vous avez la possibilité de régler la taille de votre bureau, de votre chaise,... de modifier votre espace de travail, ne vous en privez pas et personnalisez le. Celui-ci participera aussi à votre bien-être physique.
Coach sportif ? Vous souhaitez suivre les séances de sport de vos clients que vous avez dans les bureaux, programmez leur les séances directement sur Sportifeo.
RÉFÉRENCES
Landais, L. L., Jelsma, J. G. M., Dotinga, I. R., Timmermans, D. R. M., Verhagen, E. A. L. M., & Damman, O. C. (2022). Office workers’ perspectives on physical activity and sedentary behaviour : a qualitative study. BMC Public Health, 22(1).
Shariat, A., Cleland, J. A., Danaee, M., Kargarfard, M., Sangelaji, B., & Tamrin, S. B. M. (2018). Effects of stretching exercise training and ergonomic modifications on musculoskeletal discomforts of office workers : a randomized controlled trial. Brazilian Journal of Physical Therapy, 22(2), 144‑153.